mouillage et ancres de bateau : le guide complet !

Pour que votre bateau conserve sa position de mouillage, il convient de le mouiller correctement. A cet effet, vous devez vous assurer de bien comprendre toute la procédure, notamment concernant le choix d’un point de mouillage avant de jeter l’ancre. Vous avez surement appris cela lors du passage de votre permis bateau mais une petite remise à niveau ne peut pas faire de mal !

Comment réussir le mouillage de son bateau

Cette condition de mouillage est davantage à respecter si vous disposez d’un bateau doté de plusieurs ancres. Chaque type d’ancre s’utilise en effet différemment en fonction de sa typologie, sa qualité, ainsi que celle de la chaîne et du câblot. Si vous venez d’acheter un bateau d’occasion ou neuf, voici quelques étapes clés à suivre pour réussir le mouillage de votre bateau.

Sommaire

Le choix de l’équipement et de l’ancre

L’ancre à plateau

L’ancre à plateau ou ancre « Danforth » agit essentiellement en fonction de sa géométrie et non pas de son poids. Elle comporte deux pattes articulées pointues pouvant pivoter sur un angle de 300 autour de l’axe de l’ancre. Il s’agit du modèle d’ancre le plus couramment commercialisé. Son poids lui procure généralement une bonne stabilité comparé aux autres modèles à fond vaseux ou sablonneux.

Par contre, ce modèle d’ancre est incapable de toucher le fond par fort courant. Tout comme les autres modèles, elle s’accroche facilement sur un fond rocheux ou un obstacle sous-marin quelconque, risquant de faire échouer le navire.

Optez pour un modèle en aluminium « Danforth », comme la « Fortress », car elle est dotée d’une grande force de tenue. Certaines variantes de ce modèle disposent de pattes ajustables, permettant de régler l’envergure de l’ancre pour réaliser un mouillage par fond de boue meuble. Si vous optez pour une ancre plate de largeur conséquente, vous pourrez même affronter une tempête.

L’ancre à soc de charrue

Ce modèle d’ancre est l’idéal pour mouiller dans un fort courant ou dans un courant variable. Il s’agit d’un modèle légèrement similaire au soc d’une charrue. Elle est d’une grande efficacité sur fond meuble et se présente comme la solution idéale par rapport aux autres modèles d’ancre plus légers. Généralement plus lourdes, les ancres de ce type tiennent plus facilement, avec une force de tenue inférieure.

La verge étant capable de pivoter dans la direction de la traction, elle empêche de tirer de manière brusque sur le corps de l’ancre et celle-ci risque moins de déraper lorsque le navire est tiré dans plusieurs directions.

Les ancres à soc de charrue sont dépourvues de pattes et de toutes autres pièces qui dépassent, risquant de voir la ligne ou la chaine de mouillage s’enrouler. Néanmoins, à défaut d’avoir un davier d’étrave, ce type d’ancres peut être assez difficile à saisir et à mettre à poste.

L’ancre champignon

Elle n’est nécessaire que si l’effort sollicité est assez élevé. Ce type d’ancres est doté d’une pièce en forme d’assiette ou de disque, fixée au bout de la verge. Elles ne disposent pas d’une force de tenue importante, mais elles suffisent pour les petites embarcations qui mouillent généralement par des fonds meubles. Ce modèle convient à un bateau de taille adaptée et surtout pour mouiller essentiellement par des fonds très herbeux.

Ce modèle d’ancre se fait surtout remarquer sur les lignes de mouillage dotées d’un guindeau électrique.

Les ancres spéciales

Il existe autant de modèles d’ancres que d’utilisations possibles. Pour mouiller des petits bateaux par des fonds rocheux, on utilise par exemple des ancres à grappin, à bascule ou « Herreshoff ». Pour réussir un mouillage par des fonds de nature particulière, une ancre spéciale de type « claw » serait l’idéale car elle convient plus à un mouillage par fond de gravier.

Plusieurs ancres pour un multi-usage

Le mieux, c’est d’avoir à sa disposition plusieurs ancres de tailles différentes. Bien évidemment, votre choix devra s’arrêter principalement sur une ancre multifonction, permettant essentiellement de mouiller sur un lieu de pêche.

Vous devez également disposer d’une ancre de petite taille, plus pratique pour un mouillage pour une pique nique en mer ou pour faire de courtes escales. Une ancre de tempête, généralement plus massive, vous servira en outre pour les arrêts de nuit ou par mauvais temps. Il convient par ailleurs d’avoir une ancre de rechange d’un poids similaire pour substituer l’ancre principale en cas d’égarement ou lorsqu’il faudra mouiller deux ancres à la fois.

Renseignez-vous auprès du constructeur de votre bateau pour le choix de l’ancre idéale à utiliser. Il ne vous sera en effet d’aucune utilité de choisir une ancre plus grosse que celle indiquée sur votre bateau, surtout si vous transportez une charge assez conséquente.

Une ancre de qualité supérieure

Puisqu’il s’agit d’assurer la sécurité de votre bateau ainsi que des passagers, il est important d’acheter les meilleures ancres possibles. Toutes traces de rouille, de soudures irrégulières ou de casses, ainsi que d’autres défauts du métal sont souvent signes de la mauvaise qualité de l’ancre.

Les taquets de pont ou rouleaux d’ancre

Ils doivent être adaptés à votre matériel de mouillage. Vous pouvez choisir un rouleau d’étrave fixé à l’avant du bateau pour mieux saisir et mettre votre ancre à poste. Mais tenez compte du fait que chaque rouleau ne convient qu’à certains modèles d’ancres spécifiques. Assurez-vous donc d’avoir des taquets de pont assez solides pour fixer le câblot de l’ancre.

Le câble de mouillage

Un câble de mouillage en nylon est l’idéal. La ligne de mouillage est en effet formée de la chaine, la ligne et la combinaison des pièces reliant l’ancre au bateau. Un nylon doté d’une bonne élasticité permet ainsi de mieux appréhender les changements de la direction du vent et du courant. Il est possible d’utiliser un bout en nylon dans votre ligne de mouillage, si celui-ci est assez solide et de haute qualité. Plus facile à manier, il coûte également moins cher sur le marché.

Pour une bonne résistance aux entailles, choisissez un câblot en nylon tressé à trois brins. C’est l’idéal pour aller au fond de la mer. Mais veillez toutefois à le remplacer dès qu’il devient raide. Le modèle à trois brins de grosseur moyenne est plus robuste. Un modèle en nylon tressé est aussi plus facile à travailler et plus robuste. Mais il convient moins pour un mouillage fréquent, car il résiste peu aux entailles et aux déchirures.

La chaine d’ancre

Généralement plus coûteuse que le reste de l’équipement, une chaine requiert également plus d’énergie à l’utilisation. Cependant, elle est essentielle pour aider le bateau à résister aux forts courants et permet à l’ancre d’aller par le fond rapidement. Il convient ainsi de choisir une chaine d’ancre de grande qualité dotée d’un aspect uniforme, signe d’une galvanisation homogène. Les chaines « BBB », « proof coil » et « hi-test » sont les choix de référence pour un mouillage réussi. Elle doit en outre être adaptée au guindeau, l’appareil qui permet de manœuvrer l’ancre et la chaine pendant le mouillage.

Pour faire une comparaison rapide : une chaine « BBB » est robuste et est dotée de mailles de petites dimensions, adaptées aux petits guindeaux. Une chaîne « proof coil » est solide. Et le modèle « hi-test » est le plus léger de toutes.

Les deux types de matériau indispensables

Utiliser une ligne de mouillage exclusivement en chaine vous permettra d’insérer une longueur en nylon pour améliorer l’élasticité de la ligne et d’en augmenter le poids. L’une des deux extrémités du câble est frappée sur le taquet d’étrave, et l’autre sur la chaine par le biais d’une griffe à 1,2 m environ de la chaine fixée à l’avant du bateau.
Demandez toutefois conseils auprès d’un professionnel quant à l’utilisation d’une ligne de mouillage constituée de deux longueurs : une en chaine et une autre en câble. L’emploi de ces deux types de matériau présente en effet autant d’avantages que d’inconvénients.

Le diamètre des câbles/chaînes

Pour un bateau de moins de 3 m de long, choisissez des câbles en nylon d’un diamètre de 4,8 mm. Un diamètre de 9,5 mm convient en outre pour une longueur de câbles inférieure à 6 m. Pour chaque 3 m supplémentaires, vous augmenterez ce diamètre de 3,2 mm, pour une longueur n’excédant pas 6 m. Pour cette taille de bateau, une chaine d’un diamètre inférieur de 3,2 mm convient parfaitement.

Le choix du point de mouillage

La carte et le sens marin

La carte vous permettra de lire la profondeur d’eau et de repérer les zones idéales pour mouiller votre bateau. L’idéal, c’est de trouver un point de mouillage à fond plat. Mais un fond meuble dépourvu d’algues convient parfaitement pour mouiller un bateau de taille moyenne. Les endroits à fort courant et ceux qui s’exposent aux intempéries sont par contre à bannir.

Pour un mouillage sur un lieu de pêche ou un autre endroit précis, il faut toujours tenir compte du vent et de la destination fixée.

La profondeur de l’eau et l’espace disponible

La profondeur d’eau au point de mouillage doit être multipliée par 7. Vous obtiendrez ainsi la distance qui séparera votre bateau de l’ancre. En cas de changement de vent ou de courant, votre bateau courra ainsi moins de risques. Il faut également penser à disposer d’un espace suffisant dans toutes les directions. Il est déconseillé de mouiller un bateau dans un endroit où le rayon d’évitage ne lui permet pas de rester suffisamment à distance des autres bateaux.

La zone de mouillage

Pour mesurer la profondeur d’eau, décrivez des cercles dans la zone de mouillage choisie. Vous allez ainsi repérer les haut fonds immergés ainsi que tous les autres obstacles pouvant endommager votre bateau au moment où il évitera autour de son ancre. Si vous avez choisi de mouiller à un endroit peu profond, cherchez un autre point pour jeter l’ancre.

La météo et les prédictions de marée

L’heure de la prochaine pleine mer ainsi que le marnage sont des informations importantes à ne pas négliger, surtout si vous comptez mouiller pendant plus d’une heure dans un endroit précis. Restez informé sur les prévisions de la météo et prenez toutes les dispositions nécessaires pour affronter un vent fort voire une tempête.

L’ancre à mettre à l’eau

Après avoir choisi votre zone de mouillage, vous devez prévoir les vents forts ou une marée haute, voire une collision si votre ancre ne tient pas sur le fond. Optez d’ailleurs pour une ancre de tempête à forte tenue pour appréhender les mauvaises surprises. Dans la majorité des cas, l’ancre principale ou l’ancre légère fera l’affaire.

Le vent de mouillage et la vitesse

Placez votre bateau au vent du point de mouillage, puis approchez à vitesse modérée. Une fois la position idéale atteinte, stoppez votre navire pour le laisser culer à faible vitesse sous l’effet du courant ou du vent. A ce moment précis, mouillez votre ancre.

Si la mer est calme, vous devrez battre lentement en arrière à l’aide d’un timonier. Pensez alors à définir à l’avance des gestes permettant de transmettre des ordres à distance, pour éviter de crier vos ordres à votre équipage. « Démarrer », « augmenter la puissance », « stopper », « diminuer la puissance » sont les termes les plus usuels à utiliser pour un mouillage.

La longueur de ligne à mettre à l’eau

La longueur de ligne à mettre à l’eau doit être déterminée avant de jeter l’ancre, puis tournez-la sur un taquet de pont à la bonne distance. Pour un mouillage fiable, il faudra que le rapport entre la longueur de la ligne de mouillage et la profondeur d’eau sous le bateau soit suffisant.

La bonne règle est de choisir un rapport de 7/1 pour une ligne de mouillage en cordage et 5/1 pour une ligne exclusivement en chaine. Ce rapport doit être augmenté jusqu’à 10/1 ou plus pour des conditions de tempête ou lorsque l’ancre chasse de manière continue sur le fond.

Pour obtenir un ancrage plus solide, il faut un rapport assez élevé, car c’est la seule manière d’obtenir une direction de ligne horizontale.

L’astuce, c’est de mesurer à partir de l’étrave et non à partir de la surface de l’eau. Pour une profondeur de 3 m et une étrave à 1,2 m au-dessus du plan d’eau, il faut prendre en compte une profondeur totale de 4,2. Un rapport de 7/1 nécessite (4,2 x 7) 29,4 m de ligne. Vous pouvez vous servir du manuel de matelotage ou d’un tutoriel en ligne pour apprendre à faire un nœud solide sur un taquet.

Par ailleurs, il est déconseillé d’utiliser un rapport inférieur à ceux indiqués ci-dessus, à moins d’avoir la nécessité d’affronter des obstacles importants et lorsque vous peinez à trouver une zone de mouillage parfaite. Par mauvais temps et pour un mouillage la nuit, il convient également moins de se fier à un faible rapport.

Jeter l’ancre

Commencez par affaler doucement l’ancre par l’étrave. Gardez d’abord la ligne de mouillage tendue afin de mieux diriger l’ancre jusqu’à ce qu’elle touche le fond. Laissez ensuite la ligne filer à la même vitesse que le bateau. Au final, vous devrez obtenir une ligne droite sur le fond et non une ligne entassée qui finira certainement par s’emmêler.

Prenez garde à ce que vos pieds et vos mains ne soient pas pris par la ligne car vous risquez un grave accident. Informez également tous les passagers du danger que cela représente de s’approcher de l’ancre. Faites descendre votre ancre lentement sans la jeter par-dessus bord pour éviter d’emmêler la ligne.

Commencez toujours par mouiller l’ancre à l’avant et ne jeter l’ancre par l’arrière que si vous avez vraiment besoin d’embosser. Vous risquez en effet de faire chavirer le bateau à mouiller une ancre par l’arrière.

Lorsque vous aurez mis le tiers de la ligne à l’eau, fixez-la fermement et laissez le navire faire tête. Le bateau viendra le nez au courant ou au vent. La ligne va alors se raidir davantage et l’ancre s’accrochera doucement au fond. Faites un deuxième essai si le bateau ne fait pas tête, car l’ancre n’aura donc pas accroché au fond. Au besoin, changez de point de mouillage.

Laissez filer la ligne pour renforcer votre mouillage pour donner du mou à mesure que le bateau cule. Tournez ensuite la ligne sur un taquet après avoir laissé filer les 2/3 de la longueur prévue. Laissez le bateau continuer à faire tête pour obtenir la meilleure position e l’ancre. Recommencez l’opération une deuxième fois et laissez filer le reste de la ligne.

Fixez la ligne de mouillage très solidement sur le taquet d’étrave. Vérifiez la tenue de l’ancre en tirant dessus et si le résultat ne vous satisfait pas, reprenez dès le début.

Utilisez plusieurs amers pour vérifier la tenue du mouillage. D’abord en choisissant deux points remarquables à terre, puis en observant leur position relative. Reprenez le mouillage si vous obtenez une position relativement différente entre les deux amers, alors que vous n’avez pas changé d’emplacement pendant la manœuvre. Mettez au point des gestes de communication à distance permettant de donner vos ordres au timonier sans crier.

Utilisez le moteur pour assurer la tenue du mouillage. Cette technique consiste à manœuvrer pour enfouir l’ancre en profondeur. Demandez juste au timonier de battre en arrière toute, jusqu’à ce que la ligne de mouillage raidisse, puis arrêter le moteur. Pendant la manœuvre, contrôlez vos alignements pour garantir que la position du mouillage n’a pas changé.

Servez-vous d’un compas pour notifier les relèvements de plusieurs amers autour de vous, afin de contrôler la position du bateau. Cette opération doit commencer dès que le navire est mouillé, puis 15 à 20 minutes après, pour s’assurer de la bonne tenue du mouillage. Une vérification s’impose ensuite toutes les heures voire toutes les 30 minutes en fonction de la durée du mouillage.

Les récepteurs GPS se dotent généralement d’un dispositif d’alarme qui se déclenche dès que le bateau commence à dériver. Pour un mouillage toute la nuit, assurez-vous d’avoir au moins un amer lumineux, à défaut d’utiliser le GPS. Pour une durée de mouillage plus conséquente, organisez-vous pour surveiller la bonne tenue du mouillage à tour de rôle, à un quart d’heure d’intervalle.

Nos conseils pour faire un mouillage de bateau

Pour mouiller correctement une ancre à plateau, tirez fermement la ligne une ou deux fois en la laissant filer. Plus votre ligne de mouillage est longue, meilleur sera l’angle d’accrochage des pattes de l’ancre dans le sable.

Une fois le mouillage terminé, vérifiez que la ligne de mouillage est correctement lovée afin d’éviter par la suite de l’emmêler.

Lorsque vous mouillez ou relevez une ancre, mettez toujours un équipement individuel de sauvetage. Vous pouvez vous servir des bouées pour baliser un lieu de pêche et trouver rapidement un point de mouillage parfait.

Evitez d’embrouiller la ligne de mouillage avec l’orin qui sert à marquer la position de votre ancre pendant l’évitage du bateau. Si vous mouillez pour la nuit, éviter d’oringuer et contrôlez toujours la position de l’orin même pour un mouillage rapide.

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